Strasbourg, désormais annexé au Troisième Reich, vit sous le joug de l’occupant. La Seconde Guerre mondiale déchire le monde. Les Strasbourgeois, revenus après l’évacuation, sont désormais soumis à la germanisation, à l’incorporation et à l’embrigadement de leur jeunesse. Pourtant, sous les ponts, les lavandières continuent leurs tâches quotidiennes en toute saison, à genoux au bord de l’eau ou dans des bateaux-lavoirs. Elles frottent le linge avec de la cendre, le battent avant de le rincer et de l’essorer.
C’était entre 1940 et 1944, quai de la Petite France, à Strasbourg.
La France vient de perdre la guerre, elle est désormais coupée en deux. L’Alsace-Moselle redevient un territoire allemand. Très rapidement, le retour des populations évacuées est organisé. Alors que certains préfèrent rester en France, d’autres, comme cette famille, reviennent après dix mois d’exode forcé. Ils retrouvent une ville pavoisée de drapeaux nazis. Désormais, la langue française est interdite.
C’était un jour de juillet 1940, rue de la Fonderie, à Strasbourg.
Le 2 août 1940, l’Alsace rattachée à l’Allemagne subit une politique de germanisation très dure. La langue française est interdite, les vies associatives et religieuses disparaissent. Le nom des rues et des avenues sont germanisés. La place Broglie débaptisée devient alors Adolph Hitler Platz. Ici, une enseigne de magasins est traduite en allemand.
Cette germanisation touche également les noms et prénoms de la population et cela jusqu’aux inscriptions sur les pierres tombales. C’était en 1940, rue du 22 novembre, à Strasbourg.
Les chars de la 2e DB entrent dans la ville. C'est la libération de Strasbourg le 23 novembre 1944
Le 23 novembre 1944, le Lieutenant-Colonel Marc Rouvillois à la tête du 12e Cuirs envoie le message codé « Tissu est dans iode » au général Leclec pour l’informer que de la 2e DB et dans la ville . Strasbourg et libérée !
À la veille de la déclaration de guerre, les Strasbourgeois reçoivent l’ordre d’évacuer la ville en deux jours. Ils n’ont droit qu’à 30 kg de bagages, de la nourriture pour quatre jours et une carte de réfugié. Ils sont transportés dans des wagons de marchandises pour un long et pénible voyage. Leur destination : Périgueux.
En cachette, les Strasbourgeois laissent derrière eux leurs maisons, leurs biens, leur travail et leurs animaux domestiques. La ville est déserte. Les troupes en patrouille nourrissent les chats laissés par leurs maîtres.
C’était au printemps 1940, rue des Juifs, à Strasbourg.
La ville libérée va enfin pouvoir panser ses plaies et commencer à effacer les traces de l’Occupation.
Après les bombardements alliés, la 2e division blindée du général Leclerc libère enfin Strasbourg de l’occupant allemand.
« La flèche de votre cathédrale est demeurée notre obsession, déclare-t-il. Nous avions juré d’y arborer de nouveau les couleurs nationales : c’est chose faite. »
Dans Strasbourg libéré, deux enfants jouent sur une mitrailleuse abandonnée par les Allemands. Ces derniers, maintenant prisonniers, déblaient les gravats un peu plus loin.
C’était en novembre 1944, place Kléber, à Strasbourg.