Retour à Strasbourg en 1940

Rue de la Fonderie - Strasbourg

La France vient de perdre la guerre, elle est désormais coupée en deux. L’Alsace-Moselle redevient un territoire allemand. Très rapidement, le retour des populations évacuées est organisé. Alors que certains préfèrent rester en France, d’autres, comme cette famille, reviennent après dix mois d’exode forcé. Ils retrouvent une ville pavoisée de drapeaux nazis. Désormais, la langue française est interdite.
C’était un jour de juillet 1940, rue de la Fonderie, à Strasbourg.

La germanisation en 1940

Rue du 22 novembre - Strasbourg

Le 2 août 1940, l’Alsace rattachée à l’Allemagne subit une politique de germanisation très dure. La langue française est interdite, les vies associatives et religieuses disparaissent. Le nom des rues et des avenues sont germanisés. La place Broglie débaptisée devient alors Adolph Hitler Platz. Ici, une enseigne de magasins est traduite en allemand.
Cette germanisation touche également les noms et prénoms de la population et cela jusqu’aux inscriptions sur les pierres tombales. C’était en 1940, rue du 22 novembre, à Strasbourg.

Devant les chars le 23 novembre 1944

Place Kleber - Strasbourg

Les chars de la 2e DB entrent dans la ville. C'est la libération de Strasbourg le 23 novembre 1944

Le 23 novembre 1944, le Lieutenant-Colonel Marc Rouvillois à la tête du 12e Cuirs envoie le message codé « Tissu est dans iode » au général Leclec pour l’informer que de la 2e DB et dans la ville . Strasbourg et libérée !

Un pompier, rue des Juifs à Strasbourg au printemps 1940

Strasbourg - Rue des juifs

À la veille de la déclaration de guerre, les Strasbourgeois reçoivent l’ordre d’évacuer la ville en deux jours. Ils n’ont droit qu’à 30 kg de bagages, de la nourriture pour quatre jours et une carte de réfugié. Ils sont transportés dans des wagons de marchandises pour un long et pénible voyage. Leur destination : Périgueux.
En cachette, les Strasbourgeois laissent derrière eux leurs maisons, leurs biens, leur travail et leurs animaux domestiques. La ville est déserte. Les troupes en patrouille nourrissent les chats laissés par leurs maîtres.
C’était au printemps 1940, rue des Juifs, à Strasbourg.

Strasbourg libérée

Place Kleber - Strasbourg

La ville libérée va enfin pouvoir panser ses plaies et commencer à effacer les traces de l’Occupation.

Après les bombardements alliés, la 2e division blindée du général Leclerc libère enfin Strasbourg de l’occupant allemand.
« La flèche de votre cathédrale est demeurée notre obsession, déclare-t-il. Nous avions juré d’y arborer de nouveau les couleurs nationales : c’est chose faite. »
Dans Strasbourg libéré, deux enfants jouent sur une mitrailleuse abandonnée par les Allemands. Ces derniers, maintenant prisonniers, déblaient les gravats un peu plus loin.
C’était en novembre 1944, place Kléber, à Strasbourg.

L’église catholique Saint-Léger

Munster / Rue de la République

L’église a été réaménagée après la construction de l’église protestante.

L’église a été réaménagée après la construction de l’église protestante.
Son clocher date de 1590. Il a été surélevé d’un étage à la fin du XIXe siècle.
Au XIIe siècle, une chapelle se trouvait déjà à cet emplacement.
En 1287, Munster se dote de remparts et de portes. L’église Saint-Léger est alors située hors des murs, en face de la porte basse.
En 1553, elle devient église protestante. Les rares familles catholiques se rendent alors à l’église abbatiale.
De 1569 à 1574, de vives querelles opposent l’abbaye, dirigée par l’abbé Henri de Jestetten, et la communauté d’habitants.
En 1575, le traité de Kientzheim consacre officiellement l’église au culte luthérien.
En 1686, après la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV, le chœur revient aux catholiques. L’église devient alors simultanée.
Cette cohabitation crée de nombreux conflits. Le bâtiment est petit et vétuste, ce qui accentue les tensions.
Le 1er janvier 1874, la situation prend fin. Les protestants disposent désormais de leur propre église.
Jusqu’en 1791, Saint-Léger était entourée d’un cimetière.

La Grand ’Rue défendue par les Allemands

1 Grand Rue, 67140 Barr

Libération de Barr le 28 novembre 1944

La matinée à Barr est calme. Le détachement de la 106e brigade de chars Feldherrnhalle, formée par des S.A. et non par des SS comme on l’avait cru tout d’abord, et le bataillon de choc Bittermann formé de jeunes de 18 à 20 ans, encore gonflés à bloc pour combattre, avaient reçu l’ordre de défendre Barr et de ne pas laisser progresser les chars américains.

Et c’est ainsi que chaque maison devint un « bunker » et abrités derrière les volets clos des nids de mitrailleuses lourdes et des « bazookas ».

Les soldats allemands occupaient les premiers étages des maisons de Barr et, de ce fait, il y avait peu de soldats dans les rues.

Heureusement pour Barr et ses habitants, le temps est bouché et il fait très froid et l’aviation ne peut intervenir dans les combats. Néanmoins, en fin de matinée, un obus incendiaire tombe sur l’Hôtel de Ville de Barr où éclate un violent incendie…

La Poste

La Poste 3 rue du Général Vandenberg, 67140 Barr

Libération de Barr le 28 novembre 1944

Les Barrois choqués, découvrent un spectacle, sur fond de façades délabrées aux fenêtres et volets calcinés et détruits. Entre la rue de la Poste et la rue de la Gare, sur moins de 50 m, quatre chars américains sont détruits, toute la façade de l’hôpital est couverte d’impacts de balles et d’obus, ainsi que l’intérieur des chambres. La verrière de l’escalier s’est effondrée…

La gare

La Gare, 67140 Barr

Libération de Barr le 28 novembre 1944

Alors que les chars américains envahissaient les rues de Barr, le capitaine allemand te Heesen, commandant les chars allemands trouve la situation critique pour ses hommes et son matériel, car les Américains semblent avoir un nombre impressionnant de blindés en action dans la ville et à sa périphérie. II prend peur et appelle à la rescousse la compagnie de «Sturmgeschutze» en réserve à Eichhoffen.

Treize chars américains furent détruits cet après-midi du 28 novembre en ville sur les 17 qui y étaient entrés. Les chars du 48e bataillon américain entrant à Barr par la route de Heiligenstein, devaient traverser la ville tout en repoussant les Allemands vers le sud-est, rue de la Gare et route de Sélestat. D’ailleurs, dans le communiqué du commandement du 14è corps d’armée allemande du 28 novembre 1944, le général commandant le corps félicita l’élément de la brigade 106 pour son remarquable soutien au corps d’armée et lui exprima sa grande reconnaissance et le signala à l’Ordre de l’Armée.

Croisement rue de la Kirneck rue des cigognes

1 Rue des Saules, 67140 Barr

Libération de Barr le 29 novembre 1944

Malgré les obus qui frappaient encore la ville, les barrois commençaient à sortir des caves et découvraient l’ampleur des dégâts et les morts des deux camps dont nos libérateurs, jonchant le sol ou encore accrochés aux tourelles de leurs chars qui avaient explosé. Scènes horribles à contempler. Mais déjà d’autres chars arrivaient en ville et la population manifesta sa joie envers les « Libérateurs ». Mais les soldats américains entendant parler allemand se crurent d’abord en Allemagne et il y eut quelques méprises dans un premier temps. L’apparition rapide des drapeaux français aux fenêtres les rassura définitivement. C’est ce que découvrirent les Américains de la 103e division, le 29 au matin, allant de maison en maison pour rechercher leurs blessés et nettoyer la ville des Allemands cachés, de même que ceux du 48e bataillon de chars. Les soldats trouvèrent encore dix-neuf des leurs très grièvement blessés, restés toute la nuit dans les rues ou dans les maisons.

À la suite des sanglants combats et de la perte d’environ 90 hommes, le commandement du 48e bataillon de chars reconstitué fut confié au major John Cavin le 29 au matin. Celui-ci traversa Barr avec le reste du bataillon pour continuer la lutte.