L’auberge de l’Aigle est un bâtiment emblématique de Châtenois. Ce bâtiment est la plus ancienne maison privée de Châtenois. Il porte sous son oriel Renaissance la date « Anno MCCCCCI » soit 1501. C’est avec la mairie le seul bâtiment à porter une date en caractères gothiques. Au rez-de-chaussée les trois arcades en plein cintre donnent sur la rue.

Date 1501 en caractères gothiques A noter aussi les sculptures des encadrements de fenêtres, typiques de la Renaissance rhénane et dont on trouve d’autres exemples à Châtenois sur des maisons du XVI° siècle.

Au fond du cimetière militaire mixte de Munster, reposent des soldats tombés pendant les deux guerres mondiales.
On peut y admirer un lion bavarois sculpté dans le grès gris. Il se dresse fièrement sur un socle.
Une inscription est gravée : « In Treue fest bis in den Tod » – « Ferme dans la fidélité jusque dans la mort ».
Près du cimetière, l’armée allemande avait installé pendant la Première Guerre mondiale une importante position d’artillerie, avec un mortier de 210. Les abris en béton sont encore visibles au fond du vallon.
Dans ce même cimetière, deux autres tombes sont remarquables : celle de Wang Bing, soldat indochinois mort en 1920, et celle de sept aviateurs anglo-canadiens, morts lors du crash de leur bombardier Lancaster au Hohrodberg, le 7 janvier 1945.
La Laub après 1918
Facile à reconnaître, c’est l’un des plus anciens édifices de Munster.
À l’origine, il se trouvait sur la place du Marché, entre la fontaine au lion et les marches de l’église protestante.
Il servait de marché couvert et de lieu de réunion pour les représentants de la communauté d’habitants du val saint Grégoire
Il est érigé en 1503, à la place d’un bâtiment vétuste.
Entre 1867 et 1873, il est démonté lors de la construction de l’église protestante. Il est ensuite reconstruit à son emplacement actuel.
Les deux arcades situées rue du Presbytère datent du XVe siècle. Elles portent encore des marques de tâcherons.
De l’ancienne Laub subsiste aussi une pierre d’angle, bien visible sur la façade.
L’inscription gravée indique :
« Ano domini MCCCCIII, do wart dis Hus gemaht »,
soit : « En l’an du Seigneur 1503, cette maison a été érigée. »
Aujourd’hui, le rez-de-chaussée accueille des expositions. Le premier étage sert de salle de cours, de conférences et de réunions.
Les Munstériens l’appellent « s Bàssiàl », contraction d’« abbatiale ».
Sa construction commence en 1770. L’aménagement intérieur n’est pas terminé lors de la Révolution de 1789.
Le dernier abbé à y avoir habité est Dom Benoît Aubertin, originaire de Gerbépal dans les Vosges.
L’aile droite est détruite par un bombardement en 1915. Elle n’est pas reconstruite après 1918.
Le palais se trouve au bord sud de la place du Marché.
Une tour carrée, appelée « tour aux cigognes », prolonge le bâtiment. En réalité, il s’agit d’une cage d’escalier.
Elle est financée par Jacques Hartmann (1825-1887). L’architecte est Frédéric de Rutté et le sculpteur Eugène Dock. Au sommet du toit, les cigognes s’installent volontiers dans le nid.
À côté de la tour, un autre édifice est construit en 1892. Il est financé par Aimée Hartmann, veuve de Frédéric Hartmann, ancien maire de Munster et chef des manufactures Hartmann et Fils.
L’église abbatiale, aujourd’hui disparue, se trouvait devant la tour aux cigognes. Sa nef et son chœur sont détruits entre 1802 et 1805. La tour-clocher, fissurée, est abattue en 1865.
Le lion en grès rose a été érigé en 1576.
Il commémore le traité de Kientzheim, signé en mars 1575 entre l’abbaye et les habitants du val Saint-Grégoire.
Ce traité reconnaît aux habitants le droit de pratiquer le culte protestant. Il établit aussi Munster comme ville impériale.
À l’origine, la fontaine se trouvait au carrefour, à mi-chemin entre l’abbaye et l’hôtel de ville.
Le lion tient entre ses pattes un parchemin de pierre. Jusqu’à la Révolution, on y voyait les armoiries de la ville et du Saint-Empire romain germanique.
Après la Révolution, la statue est déplacée. Elle reste longtemps au fond d’un hangar, puis est installée dans le parc André Hartmann.
En 1934, elle est mise à son emplacement actuel, place du Marché.
Le jour de Pâques 1106, l’empereur Henri IV de passage en Alsace, s’arrête au château d’Isenbourg. Le seigneur local ordonne alors qu’on enlève une des plus belles filles de la ville pour l’offrir à l’empereur.
La mère de la malheureuse demande l’aide aux hommes, en vain. Éplorée, elle s’adresse alors aux femmes, en exaltant l’amour maternel. Ces dernières saisirent les armes et montèrent à l’assaut de la forteresse. La garnison surprise, fut massacrée.
L’empereur réussit à s’échapper, abandonnant dans sa fuite son sceptre, son manteau et sa couronne que les femmes déposèrent sur l’autel de la Vierge.
La légende veut que, depuis ce jour et en l’honneur de leur courage, les bancs situés à la droite de l’autel, et traditionnellement réservés aux hommes, soient occupés par les Rouffachoises.
C’était en 1106, au Château d’Isenbourg, à Rouffach.
La ville de Munster est profondément transformée par la famille d’industriels Hartmann.
Le petit-fils, du fondateur, Frédérique Hartmann en particulier, également maire de la ville de 1857 à 1880, est à l’origine de plusieurs projets de construction : la voie ferrée de Colmar-Munster, le nouveau quartier autour de la gare, la construction d’écoles maternelles, de l’église protestante et du parc André Hartmann, ici à droite.
Son épouse Aimée, Hartmann, prolongeant l’oeuvre de son mari et se souciant de la vie des ouvriers, dote la ville de Munster de crèches, et de plusieurs belles cités ouvrières. Elle préside de longues années durant la Société philharmonique de Munster.
En 1892, elle fait édifier une magnifique salle de concerts et de théâtre, de style néoclassique. L’édifice est endommagé au cours de la Première Guerre mondiale, puis complètement démolie.
C’était avant 1914, rue de la gare, à Munster
Strasbourg a été évacué en seulement deux jours pour Périgueux laissant un profond traumatisme chez ces réfugiés. La France a déclaré la guerre à l’Allemagne, la ville est déserte. Seules les troupes laissées en patrouillent et les animaux peuplent les rues. Ici, deux femmes ont obtenu l’autorisation exceptionnelle de revenir chercher quelques affaires. Elles tirent leur paquetage sur des skis. C’était durant l’hiver 1939, place de la cathédrale à Strasbourg.
Strasbourg, désormais annexé au Troisième Reich, vit sous le joug de l’occupant. La Seconde Guerre mondiale déchire le monde. Les Strasbourgeois, revenus après l’évacuation, sont désormais soumis à la germanisation, à l’incorporation et à l’embrigadement de leur jeunesse. Pourtant, sous les ponts, les lavandières continuent leurs tâches quotidiennes en toute saison, à genoux au bord de l’eau ou dans des bateaux-lavoirs. Elles frottent le linge avec de la cendre, le battent avant de le rincer et de l’essorer.
C’était entre 1940 et 1944, quai de la Petite France, à Strasbourg.