L’ancien site industriel textile dit Obergraben : bâtiments industriels du XIXe (photo d'avant 1914)
Le site industriel textile de l’Obergraben se trouvait dans le haut de Munster. Il s’étendait entre la place du 11 Novembre et la promenade du Dubach.
L’histoire commence en 1776. Jean-Jacques Schmaltzer, un des fondateurs de l’industrie textile de Mulhouse, y installe une manufacture d’impression d’indiennes. L’endroit est idéal grâce à la proximité de l’ancien fossé de la ville et de la Fecht.
Les indiennes, étoffes imprimées à la main, plaisaient beaucoup aux dames nobles et bourgeoises. Leurs couleurs vives et chatoyantes faisaient fureur.
En 1783, André Hartmann arrive à Munster. Il s’associe avec Riegé pour développer le site. Spécialiste du blanchiment et de la teinturerie, il ajoute ces activités à la manufacture.
Après la mort de Riegé en 1789, André Hartmann devient seul propriétaire. Quand l’abbaye ferme en 1791, il achète une partie des bâtiments conventuels. Il y installe sur le site un tissage.
En 1858, la fabrication des indiennes cesse à l’Obergraben. Mais blanchiment et teinturerie continuent.
La Première Guerre mondiale interrompt tout. En 1915, le site est détruit par les bombardements. En 1919, il n’en reste que des ruines. En 1922, la direction des Manufactures Hartmann et Fils décide de le fermer définitivement.
Les usines sont rasées, sauf quelques bâtiments. En 1925, une grande exposition artisanale a lieu sur ce terrain libre. Elle symbolise la fin de la reconstruction de Munster. Ensuite, un nouveau quartier y est construit. Pourtant, les caves en briques des anciennes usines existent encore aujourd’hui.
Trois bâtiments industriels de l’Obergraben sont toujours visibles. Ils se trouvent près de la place du 11 Novembre. Le plus remarquable est un grand édifice surnommé par les Munstériens « die àlt Krahj » (le vieux corbeau). Construit au début du XIXe siècle, il a d’abord servi à l’industrie, puis est devenu une habitation vers 1860.
Une autre petite maison subsiste, au bout de la rue des Clés. Elle date aussi du début du XIXe siècle. C’était la maison du gardien du site.